[S2] Lu. 10 Mars - Arrivée d'une fille et d'un ordinateur portable

C'est grand... (Le hall)

Apparemment, il n'y avait personne, c'était déjà un bon point. Ca, c'est ce qu'elle s'était dit en premier lieu, ignorant simplement l'aura de frustration qui s'éloignait derrière elle. "De toute façon..." La manière dont les mots avaient été appuyés lui donnait l'impression qu'elle allait payer cher, bien qu'elle ne sache pas vraiment quoi. Et mince... Dès le premier jour, s'attirer des embrouilles alors qu'elle n'avait fait que se faire aider pour porter une de ses deux valises... Le monde était mal fait. Elle détestait vraiment devoir avoir des affrontements avec les autres, se disputer, se mettre en rapport de force, ce genre choses. Peut-être que certains de ses cours allaient consister en ça @_@ Après tout à l'école normale on vous mettait déjà en concurrence avec les autres, de manière moins directe bien sûr car absence de pouvoir... En tout cas, elle espérait sincèrement que cette fille, Lian-Zu, n'était pas du genre belliqueuse. Boule qui s'installe dans l'estomac. Haaa, qu'elle détestait ça...

Les mains tremblantes d'Abbel, se sentant sans forces pendant une petite fraction de secondes avec toutes ces pensées angoissantes, extirpèrent tant bien que mal l'ordinateur portable intact, quoiqu'un peu rayé (mais ce n'est pas l'enveloppe qui fait le contenu), de sa poche noire. Les yeux tout aussi noirs de la jeune fille se posèrent avec évidence sur l'un des deux lits postés là, impecccables, attendant que l'on vienne se glisser entre leurs draps. Bien... A défaut de le mettre à un endroit où il prendrait trop de place, elle le mettrait en-dessous de son lit, et l'en sortirait quand elle en aurait besoin >_<... A savoir maintenant tout de suite, mais sa mère, une fois où elle était un peu exaspérée, lui avait conseillé assez vivement de se préoccuper du réel avant du virtuel, aussi la petite tête blanche alla se concentrer sur les choses matérielles. Soit sortir ses affaires des deux sacs, déjà...

Il y avait de tout, des vêtements, des médicaments, quelques livres pour survivre avant qu'elle aille en acheter d'autres avec un peu d'argent (il devait bien y avoir des livres sur cette île ><), des feutres et un carnet, des accessoires de toutes sortes que ses parents avaient trouvés "mignons", et auxquels elle n'avait jamais pensé à répliquer quoi que ce soit. Ca barda alla dans une armoire pour les vêtements, avec les manches en dentelle qu'elle avait ôtés précédemment pliées soigneusement sur le tas, et ce qu'on pouvait classer dans la catégorie loisirs se retrouva sous le lit (non elle n'était pas très bordélique) ou près d'une commode qu'elle avait vue entre les deux lits, mais qu'elle pensait ne pas devoir squatter à elle toute seule. Bien, maintenant qu'on s'était occupés du réel...

Abbel s'allongea sur le ventre, tranquillement installée sur un matelas confortable, les rayons du soleil la faisant dorer, et le déclic de l'écran qui s'ouvrait fit dilater les deux pupilles, protégées par leur cercle de noir. Ca faisait du bien. Tap-tap sur le clavier. Petit bruit du Windows Vista qui s'allume en te souhaitant la bienvenue chez toi. Tap-tap. Elle aurait sûrement du temps avant qu'une colocataire potentielle arrive. Clic.

[Vouâla voûala '.'... C'est bon pour vous, Salène et Valeria ^^]

[ჯ] 5 Points

https://academiesehenn.forumactif.fr/le-hall-f8/

-Alors la fin du monde n’est pas encore arrivée. Je ne connais aucun cheveu qui a su résister à la technique « coupe-coupe » !

Et pour bien se faire comprendre, Valeria mima une paire de ciseaux juste sous le nez de la pauvre élève avec l’intention de dire « je vais te raser le crâne, et tu n’auras jamais plus de problème avec tes cheveux ! ». Avait-elle remarqué ce geste ? Sans doute que non puisque, au grand étonnement de l’ancienne prêtresse, Salène toucha ses cornes aux formes de pinces, retirant ensuite prestement comme si elle s’était brûlée.

Quelle était la chose qui lui avait inspiré la merveilleuse idée de toucher les déformations de son professeur ? Elle était loin d’être un animal de foire, bien qu’elle n’en fut vexée pas le moins du monde ! Par contre, elle apprécia un peu moins les paroles qui suivirent cette…découverte du terrain.

-Classe ? Je classe cela dans « n’est pas à sa place ». Je m’apprécie comme je suis, même cette paire de corne, mais je ne suis pas d’accords avec le fait que cela soit tendance. Je n’ai jamais voulut les avoir…bien qu’il est vrai que cela lui irait bien, des ailes de papillons…ajouta t-elle tout bas de peur d’être entendue.

Cette fille avait décidemment le sourire facile : du jamais vue ! Enfin, ce n’était pas gênant mais c’était juste…dérangeant. En effet, l’ancienne prêtresse était incapable de savoir si Salène était à chaque fois sincère ou divine comédienne.

Quoiqu’il en soit, sa proposition de porter la valise avec elle en échange de son silence sur cette histoire de secte l’enchanta au plus au haut point. Non, elle n’avait pas perdu de force de ses bras, c’était plutôt parce que l’envie d’une seconde chute ne lui plaisait pas tant que ça. Après avoir remit ses gants de prêtresse et calé son crucifix au niveau de sa grande ceinture, elle ramassa aisément la lourde valide, aidée de Salène qui n’avait plus besoin de faire grand chose pour la maintenir.

C’était quoi cette histoire de tout faire voler si jamais elle n’avait pas la salle de bain ? Valeria allait lancer une réplique cinglante à la jeune élève, le doigt pointer vers elle avant d’entendre le reste de sa phrase. Ah…une blague…ahah très drôle ! La voilà, le doigt toujours levé et la bouche à moitié ouverte. Prenant conscience qu’elle était tout simplement ridicule, Valeria ferma la bouche, gravissant silencieusement les marches de l’escalier vers la chambre tout en s’étonnant d’avantage encore de l’attitude de Salène.

-Ouais, ouais…et bien ne t’emballe pas trop car je n’ai pas encore eut vent de l’arrivée de…

Tient, la porte de la chambre était déjà ouverte…et il y avait déjà quelqu’un à l’intérieur. Surprise, l’ancienne prêtresse lâcha son côté de la valise qui tomba avec un bruit moue sur le tapis du couloir. On aurait dit…un jeune garçon…ou plutôt une fille puisque c’était une chambre de filles (logique !) ! Ses cheveux blancs et sa maigreur était assez particulière. De plus, l’ordinateur portable qu’elle était en train d’utiliser rajouter un petit plus à cette scène spéciale.

-Je ne savais pas qu’il y avait une seconde nouvelle ! Pourquoi la conciergerie ne m’a pas prévenu ? dit-elle d’une grosse voix qui se voulait intimidante.

[ჯ] 2 Points

Le chemin se fit jusque la chambre sans encombres. Valeria portait la valise, ce qui avait beaucoup facilité l'affaire. Elle arriva à la porte, se précipitant pour l'ouvrir. Pas besoin de clef on dirait, quelqu'un avait déjà investi les lieux ...

Poussant la porte en grande trombe, sautillant comme pas deux, elle se rapprocha de l'inconnue. Elle semblaie perdue dans ses pensées, devant son ordinateur portable dernier cri. Valeria l'interpella assez bruyamment, mais elle semblait décidément imperméable. Salène décida donc en attendant de ranger sa chambre. Elle se tourna devant Valeria et lui dit:

Merci pour la visite, je pense que je me débrouillerai pour la chambre. A bientôt, à la cantine, sans doute.

Grand sourire. Visiblement ravie d'avoir été en sa compagnie. Elle la reverrait surement assez tôt. Elle attendit que Valeria la salue à son tour avant de se tourner à nouveau vers l'inconnue, toujours autant absorbée dans son activité de geek.

Bonjour, je m'appelle Salène, je viens d'arriver. Et toi ?

En attendant sa réponse qui allait arriver sans doute avec un peu de décalage, elle commença à déplier sa valise sur son lit. Elle eut un peu de mal à la soulever, mais il ne s'agissait que de quelques mètres, donc ce n'était pas la mer à boire. La valise s'ouvrit très brutalement, sous la compression de son contenu. Fort heureusement rien ne semblait avoir éclaté dedans. Elle commença à farfouiner, visiblement à la quête d'un élément particulier. Element qu'elle trouva: le Shampoing !

La soirée allait mieux, c'était indéniable. Une promesse de nouvelles aventures, dans les meilleurs conditions possibles il va de soi.

Je me permets de prendre mon côté de l'armoire, j'espère que ça ne te dérange pas !

Dit elle, avant de prendre à bout de bras son tas de vêtements et de se diriger vers le meuble.


(HJ/ désolé pour le post un peu court. Si j'ai bien compris, avec le système des semaines, Valeria sera probablement revue une autre fois. Par contre il y a un problème avec les dates ! Le topic est noté S2 alors qu'il devrait être S1, non ?)

[ჯ] 2 Points

[En fait l'administrateur a noté mon arrivée en S2 dans le titre de mon topic, alors je dois continuer en S2, mais ça vous fait vous un décalage ><... Vous n'avez pas cherché la chambre toute la semaine quoi XD. Je peux mettre ça en S1, ce sera plus simple pour que ça concorde !]

[Haaaaaaaaaaaaa il faut vraiment me pardonner mon retard TT Moi-même je m'en veux terriblement d'avoir bloqué ce topic pendant 300 ans, pardon pardon !]

Le tapotement de ses doigts maigres sur le clavier s'arrêta tout à coup, car Abbel avait eu un mouvement de recul, ou plutôt un sursaut, comme si elle s'était brûlée. Tout ça provoqué par les voix tout d'un coup bien plus que proches de deux autres personnes, sûrement des filles, et l'apparition impromptue de leur silhouette dans "sa" chambre, comme des étrangères qui s'incrusteraient violemment dans son pays, ou, pour se ramener à une comparaison plus réaliste, des personnes normales qui pénétraient dans la bulle d'Abbel. Le choc violent avait fait sortir celle-ci de sa bulle, encore un peu étourdie, et fixer d'un regard qui (elle ne s'en était pas encore aperçue) était plutôt vide.
La "femme" plutôt que fille aux cheveux roses lui faisait un peu peur, déjà parce qu'elle avait parlé d'une grosse voix, ensuite parce qu'elle semblait agacée et trouver qu'Abbel n'avait pas sa place ici. La fille aux cheveux blancs allait s'empresser de s'excuser en fixant les deux cornes de son front, quand l'autre jeune fille, celle-ci sûrement de son "âge", à deux-trois ans d'intervalle, lui adressait la parole en s'avançant.

Bonjour, je m'appelle Salène, je viens d'arriver. Et toi ?

Trop d'informations en même temps arrivant au cerveau @@...
L'aérienne ne dit mot, se contentant de poser ses yeux noirs sur la silhouette du "garde du corps" de Salène qui passait le pas de la porte dans l'autre sens. Qu'est-ce que c'était ?... Un professeur, une créature magique, une surveillante ? Allez savoir ce qu'elle faisait avec une élève, et en plus sa nouvelle colocataire. Pour en revenir à Salène, celle-ci avait jeté avec difficulté sa valise sur le sol, et commencé à déballer ses affaires. Les iris sombres se focalisèrent sur le nouveau dos, couvert de son voile de cheveux bleus. Que des couleurs étranges... Elle ne pouvait s'empêcher de faire un petit sourire intérieur.
Concentration...

- Moi c'est Abbel.

Deux fois qu'elle donnait son nom en moins d'une heure ! Le stress !
L'ordinateur portable se vit congédié poliment, disons qu'elle referma plus que doucement l'écran pliable, et descendit à son tour du lit où elle était juchée, pour aller le reposer sous le lit, entre les couettes donc. Chacune se tournait le dos, affairée à faire son petit rangement. Dans l'esprit pourtant tranquille d'Abbel se bousculaient quelques interrogations. D'abord de la simple curiosité, ensuite ce qu'elle devrait faire en premier pour paraître aimable et faire bonne impression, et puis encore de la curiosité. Soupir... Le petit dos mince se releva, elle replaça une mèche blanchie derrière son oreille.

- Tu viens d'où ?...

Abbel semblait avoir été prise au dépourvu par cette arrivée, étrange élève aux cheveux décolorés, qui l'espace d'un instant semblait vraiment dans son monde et s'en était extraite, peut être contre son gré. Salène, qui venait d'ouvrir sa valise, se retourna vers cette dernière lorsqu'elle commença enfin à réagir. Elle semblait prendre quelque précaution, difficile de savoir si il s'agissait de méfiance ou juste un goût d'Abbel pour les réponses laconiques. Mais la conversation avait été engagée, et ça, c'était quelque chose de super important. Quelque chose dans lequel Salène s'engouffra sans hésitation, bien décidée à s'entendre au mieux avec sa camarade de chambre.

Je viens d'un orphelinat en europe, je ne me rappelle plus trop d'avant. Je suis super contente d'être ici, ça a été dur avant, j'étais pas dans mon élément. Là c'est génial, on va apprendre à utiliser nos pouvoirs, il y a un jardin magnifique, les professeurs sont super sympas !

Et toi ? Tu as choisi cette académie dans un but précis ?

Attendant sa réponse toujours avec la même patience, elle jeta un œil à son portable, qui visiblement faisait prévue d'une attention très particulière de la part d'Abbel. Matériel précieux de par le prix mais sans doute aussi de par son utilité voire son contenu. Elle pensa un léger instant à l'interroger à ce sujet, mais se ravisa, car il ne fallait mieux pas mettre la charrue avant les boeufs. Elle se contenta donc de montrer un grand sourire, visiblement franc, et plein d'enthousiasme, tandis que ses yeux clairs observaient plus attentivement celle qui allait être sans aucun doute sa nouvelle amie.

L'espace d'un instant elle en oubliait même qu'elle avait encore ses cheveux en bataille. Touchant ces derniers elle grimaça légèrement, et partit dans un léger rire nerveux, et bafouillant un truc ressemblant à une excuse elle reprit.

Hum ... j'ai eu un accident tout à l'heure, il va falloir que je me lave les cheveux ... je dois être affreuse en ce moment ! Il ne faut pas croire, je ne suis pas toujours comme ça, et en plus cette grosse robe de chambre n'est pas à moi, d'habitude j'ai une robe plus légère mais elle est trempée ... enfin bref. J'espère que je ne t'ai pas dérangée ?

Terminant sa phrase elle s'assit sur son lit, un peu fatiguée, mais toujours plein sourire. Ereintée, mais toujours rayonnante, ainsi était Salène.

Valeria avait été réellement très surprise par cette élève qui n’avait pas sa place ici…enfin si, puisque c’était sa chambre ! Enfin bon, elle n’avait été pas prévenue par son arrivée et…ah complication, toujours la complication ! Et au diable le protocole ! Cette nouvelle était ici, dans sa chambre, en train de se…détendre sans doute, et puis tant pis ! Tant mieux tant pis…

La maître du feu observait Abbel de ses yeux rouges, ne la lâchant pas du regard et sans se demander si cela pouvait provoquer une certaine gène chez l’intéressée. Ce regard était celui qu’elle jetait sur chaque nouvelle arrivante : les sourcils froncés, son éternel sourire narquois disparut, le regard pénétrant…elle les jaugeait ainsi de cette façon, ne bougeant pas même d’un pouce. Mais ce regard ne dura qu’un court instant car déjà Salène la renvoyait à ses activités, la remerciant de l’avoir guidé.

-Mouais…c’est ça ! Dans ce cas tu me rendra ma tenue plus tard, et je vous rappelles à toutes les deux que le dîner sera servit dans peu de temps ! Alors à vous de vous débrouiller pour ne pas être en retard ! Si problème il y a, je serai dans mon bureau !

Voilà, les formalités étaient dites ! A présent elle pouvait s’en aller retourner vers ce qu’elle avait commencé, à savoir les formulaires de…ah mais oui c’est vrai, il n’y avait plus de formulaires puisqu’ils étaient partis en cendre ! Bon peu importe, ça allait lui laisser du temps pour commencer une petite expérience de feu dans sa classe, seule et tranquille…et surtout au chaud ! Elle se retourna d’ailleurs pour commencer à prendre le chemin de retour lorsqu’elle se raidit aussitôt, une sueur coulant le long de sa nuque. Qu’avait dit Salène ? Que les professeurs étaient sympas ? Alors là, non, non et non ça n’allait pas du tout ! Si les élèves commençaient à penser que le professeur Valeria Marina, maître du feu, était un professeur sympa et compréhensif, où irait le monde ?

Valeria prit le soin de fermer la porte pour ne pas en entendre d’avantage, avançant dans le couloir alors que ses chaussures, cachées sous sa robe de prêtresse, claquait avec force contre le sol recouvert pourtant d’un long tapis. Elle était gentille cette petite mais un tantinet assez…dérangeant…aucune personne ne lui avait un jour dit qu’elle était sympa ! Enfin, il y avait un début un tout et il n’y avait pas à se faire du mauvais sang ! Par contre, il serait tant qu’elle développe ses capacités de l’air pour éviter de provoquer quelques catastrophes non voulues…

C’est ainsi que Valeria s’en allait vers sa classe de cours, vide à cette heure-ci, laissant deux nouvelles élèves seules qui devaient sans doute déjà commencer à nouer quelques relations amicales.

Je viens d'un orphelinat en europe, je ne me rappelle plus trop d'avant. Je suis super contente d'être ici, ça a été dur avant, j'étais pas dans mon élément. Là c'est génial, on va apprendre à utiliser nos pouvoirs, il y a un jardin magnifique, les professeurs sont super sympas !

Et toi ? Tu as choisi cette académie dans un but précis ?

Un sourire intérieur se broda dans la petite poitrine (dans tous les sens du terme) d'Abbel, qui écoutait la réponse de sa colocataire. Celle-ci semblait du genre enthousiaste et s'émerveillant sur pas mal de choses, choses qui remontaient le moral de celle aux cheveux blancs à bloc d'ailleurs. Comme quoi il n'y avait pas qu'elle qui était heureuse d'être ici, à Sehenn... La demoiselle aux cheveux bleus s'extasiait de la même manière, sur les pouvoirs, l'architecture, et même... "Les profs sont sympa" ? Stop, là ça devenait utopique quand même >_<.

- Oui, je suis d'Angleterre... Je me sens mieux ici que là où j'étais, et je vais pouvoir apprendre à développer mon pouvoir, mes parents seront fiers de moi.

Abbel posa ses yeux noirs sur la silhouette de Salène devant elle, maintenant qu'elle s'était retournée, son grand sourire jovial et ses yeux bleus qui avaient quelque chose d'assez pétillant. Elle était sûrement du genre optimiste... C'était bien d'avoir une compagne comme celle-là... Le petit cerveau engourdi d'Abbel pensa un instant qu'elle devait être de l'élément Eau, sûrement à cause de la couleur de ses yeux et de ses cheveux, cheveux qui par ailleurs...

Hum ... j'ai eu un accident tout à l'heure, il va falloir que je me lave les cheveux ... je dois être affreuse en ce moment ! Il ne faut pas croire, je ne suis pas toujours comme ça, et en plus cette grosse robe de chambre n'est pas à moi, d'habitude j'ai une robe plus légère mais elle est trempée ... enfin bref. J'espère que je ne t'ai pas dérangée ?

- Un accident ?...

Après s'être un peu réveillée et y avoir regardé de plus près, il était vrai que Salène ne devait pas être sous son meilleur jour... Trempée. L'air dubitatif d'Abbel témoignait aussi de sa surprise. Apparemment Salène allait devoir se laver.

- Non, bien sûr que tu ne m'as pas dérangée... Heu, j'attendais quelqu'un en réalité, je commençais à m'ennuyer.

Une fille, aussi passionnée qu'elle ait l'air sur son ordinateur, est peut-être en train de s'ennuyer en cliquant légèrement sur la souris pour faire passer le temps, il aurait fallu y regarder de plus pès pour en être sûr. C'était bien le genre d'Abbel de ne plus rien trouver à faire et de passer le temps en faisant n'importe quoi. Comme elle voyait sa colocataire s'assoir sur son lit avec l'air d'avoir dû supporter une dure journée, la jeune fille aux cheveux blancs se décida à, sans doute, prendre les choses en main comme on dirait. Elle se releva de son propre lit où elle était encore adossée, se frottant les mains négligemment, lorgnant les cheveux humides de Salène.

- Tu dois être fatiguée... J'ai cru comprendre qu'il y avait des salles d'eau dans le bâtiment, mais je ne sais pas exactement où et... Enfin elles sont toujours ouvertes, il ne faut simplement pas s'y promener la nuit, mais ce n'est pas notre cas. Tu devrais te renseigner.

Ce n'était pas une invitation claire à accompagner Salène à travers toute l'école pour trouver les salles de bain, seulement qu'elle tentait d'aider la petite chose trempée qu'elle voyait là, engoncée dans sa robe de chambre.

Sa camarade semblait avoir des parents, qui comptaient sur elle pour faire des études correctes. Salène n'avait pas du tout la même approche, mais après tout les gens orphelins sont - heureusement ? - rares. De toutes façons cela ne dérangeait aucunement, au contraire, sans doute pourrait elle en apprendre sur les manières des enfants qui ont eu une vraie éducation, pas celle d'une institution sans pitié pour ses pensionnaires. Quoique elle ne savait rien de Sehenn, peut être que cela pouvait être pire ! Non. Impossible. Mauvaise pensée oubliée, voila, fini, papillons, gentille camarade, tout ça.

L'Angleterre. Ca va, ils ne sont pas trop stricts là bas ? De ce que j'en connais, il y a toujours du brouillard, les hommes ont des chapeaux melon et des moustaches, et ils se gavent de thé. Je suppose que pour beaucoup ce sont des légendes.

Ajouta t elle dans un léger rire, visiblement dans un genre d'auto dérision sur son manque de connaissances sur le sujet.

Elle sourit également à la remarque d'Abbel au sujet d'un hypothétique ennui. Attendre quelqu'un ? Attendait elle sa venue, ou celle de quelqu'un d'autre ? Difficile de le savoir. L'invitation à aller chercher une salle de bains était tout à fait légitime, et ne saurait être autre chose, voyons ! Toujours est il qu'il était évident qu'elle n'allait pas se coucher ainsi. L'allure de ses cheveux était quelque chose d'un minimum vital. De fortement lié à son affinité avec son élément, du moins c'est ce que Salène pensait.

Oui, je suis tombée dans la mare à cause d'un déclenchement non contrôlé de mon pouvoir ...

J'espère pouvoir manier un jour l'air pour autre chose que d'avoir sa jupe soulevée ou d'envoyer valdinguer des gens contre leur gré dans des lieux non plaisants. Voila voila ...

Sa dernière phrase était un peu gênée, mais elle le masqua le mieux possible, de part un sourire timide et un regard des plus innocents, genre "c'est pas ma faute, et je ne te ferai rien, promis". Sauf que ce dernier point vu sa maîtrise n'était pas garanti ^^

Elle sortit de son sac le nécessaire de toilette et se leva, pour se diriger en direction de la salle de bains. Elle se tourna un nouvel instant vers Abbel, toujours souriante:

Tu ne sais pas où se trouve la salle de bains, donc ? Tu veux venir, comme ça tu sauras pour les prochaines fois, je suis sûre que ça ne doit pas être très loin. En plus ça nous permettra de continuer à papotter, sauf si cela te dérange bien sûr. Tu en penses quoi ?

Elle faillit utiliser le terme "chère voisine", mais se ravisa car c'était un peu tôt. Mais elle se jura d'y arriver bientôt.